Toulouse, la culture en mouvement
De juin à décembre 2008 se sont tenues à Toulouse les « Assises de la culture », nombreuses rencontres et réunions associant le plus largement possible tous les acteurs concernés par la vie culturelle. Il s’agissait, pour la municipalité récemment élue, de faire à la fois un diagnostic de la vie culturelle dans la ville et de formuler, le plus précisément possible, ce que pourrait être le projet pour les années à venir. Euréka ! Voici le projet rédigé et publié. Base de travail pour l’action municipale désormais publique. Pour ceux qui veulent en savoir plus, le projet est téléchargeable ici.
On y trouvera notamment le petit texte ci-dessous, rédigé par le rédacteur de ce blog :
On y trouvera notamment le petit texte ci-dessous, rédigé par le rédacteur de ce blog :
Un œil sur la Garonne !
(Retour sur une démarche singulière)
(Retour sur une démarche singulière)
« Avouons-le ! Comme nombre d’acteurs culturels, j’étais prudent sinon sceptique devant la proposition de ces Assises de la culture à Toulouse. Partagé entre l’espoir de voir ce processus réussir et la crainte de revoir, une fois de plus, un débat aussi frustrant qu’inachevé. C’est que la démarche démocratique n’est jamais gagnée d’avance et que j’ai pu observer nombre de rencontres sur la culture qui n’avaient de participatives que le nom, ne brassant que des généralités ou des demandes corporatistes pour finir par s’enliser dans la bureaucratie ou des décisions prises dans le secret des cabinets. Avouons-le, rien de cela n’est advenu à ce jour dans la démarche menée à Toulouse. Trois remarques principales viennent à l’esprit au terme de cette expérience.
Constater d’abord, l’authenticité, la qualité de l’engagement et de l’écoute de chacun, élus, professionnels, participants, citoyens… lors des différentes réunions publiques ou préparatoires. Je n’oublierai pas ces salles pleines, attentives et chargées d’une recherche de sens, sur les Assises elles-mêmes au TNT, à l’Université, sur le patrimoine et la mémoire, sur la création, la formation, etc. Sans doute une légitime curiosité face à de nouveaux responsables et à une démarche peu habituelle, l’envie d’en savoir plus sur un futur esquissé au fil d’une campagne électorale, l’espoir aussi d’être (enfin) entendu. Mais surtout, le besoin de comprendre collectivement le sens même d’une politique, le contexte, les enjeux. Passer du rapport individuel au monde à l’appréhension collective et publique de questions partagées, ce fut, me semble-t-il, l’enjeu principal de ces Assises. Echanger les questions autant que les réponses, se situer dans un monde qui bouge, comprendre autant qu’être compris, c’est de tout cela dont il fut question au cours notamment des « Lundi de la culture ». C’est de tout cela, dont le champ culturel, au sens large du terme, avait manifestement un grand besoin. Rappelons que ces questionnements dépassent largement la ville de Toulouse, qu’ils sont au cœur des préoccupations nationales, voire internationales, depuis quelques années. Mais que cela soit à ce point mis en débat public sur un territoire, est une expérience rare qui ne s’achèvera pas, espérons-le, avec la fin des Assises de la culture.
Noter ensuite deux conditions importantes pour la réussite de cette démarche : le temps et la diversité des approches. Certaines villes ont réalisé des Assises concentrées sur une journée, temps fort participatif plus marqué par le souci de communication que celui de la réflexion. L’acceptation de la durée – qui paraîtra sans doute longue à certains, trop courte à d’autres - fut à mes yeux essentielle, pour pouvoir multiplier les sources d’information et de dialogue (rencontres individuelles, collectives, publiques et privées...), croiser les points de vue, ouvrir une diversité de chantiers et d’approches, associer d’autres élus, des représentants d’associations, des enseignants, des artistes... Elargir le champ pour écouter, expliquer, s’expliquer, comprendre, et laisser enfin mûrir la réflexion et formuler un projet partagé ; bref, pour instaurer un nouveau rapport avec les différents acteurs concernés, six mois, ce ne fut pas de trop ! De plus, aborder l’avenir de la vie culturelle de la cité en ouvrant le débat à la plus grande diversité des points de vue, des artistes professionnels aux militants associatifs de quartier, des universitaires aux travailleurs sociaux, des élus aux responsables économiques… c’était indiquer, dans la démarche même, que le projet culturel en gestation aurait à les concerner tous. La diversité culturelle est à l’ordre du jour, sans que l’on sache toujours très bien ce que recouvre cette notion : il était essentiel de la faire vivre, dès le départ de cette nouvelle étape de la politique culturelle de la ville.
Observer enfin qu’avec la fin des Assises de la culture, bien entendu, tout commence ! Il faut maintenant agir et c’est, évidemment, dans l’action même que ces rencontres prendront leur sens définitif. Le pouvoir politique a le devoir de choisir entre plusieurs possibles, parfois entre des intérêts contradictoires. Cette responsabilité commence dès la rédaction et la publication du présent projet, texte fondateur et de référence désormais public. Notons que très peu de collectivités se sont dotées d’un tel document qui restera comme point de référence commune à l’ensemble des acteurs de la vie culturelle toulousaine. A chacun de s’en emparer, non pour en faire un dogme mais pour s’en servir comme point d’appui pour les activités futures. Pour que ces Assises soient une réussite durable, puisque ce terme est à l’ordre du jour, il faudra mettre en œuvre ce projet de manière cohérente, à la fois innovante et réaliste, ne rien céder de la qualité des relations établies au cours de ces semaines de dialogue, ni du sens toujours réaffirmé d’une action artistique et culturelle volontaire. A chacun d’y prendre sa part, puisque ce projet n’est pas seulement le projet « de » la ville, mais bien « pour » la ville et ses habitants . Bel horizon en vérité !
Pour ma part, je garderai un œil sur la Garonne… » JGC
Constater d’abord, l’authenticité, la qualité de l’engagement et de l’écoute de chacun, élus, professionnels, participants, citoyens… lors des différentes réunions publiques ou préparatoires. Je n’oublierai pas ces salles pleines, attentives et chargées d’une recherche de sens, sur les Assises elles-mêmes au TNT, à l’Université, sur le patrimoine et la mémoire, sur la création, la formation, etc. Sans doute une légitime curiosité face à de nouveaux responsables et à une démarche peu habituelle, l’envie d’en savoir plus sur un futur esquissé au fil d’une campagne électorale, l’espoir aussi d’être (enfin) entendu. Mais surtout, le besoin de comprendre collectivement le sens même d’une politique, le contexte, les enjeux. Passer du rapport individuel au monde à l’appréhension collective et publique de questions partagées, ce fut, me semble-t-il, l’enjeu principal de ces Assises. Echanger les questions autant que les réponses, se situer dans un monde qui bouge, comprendre autant qu’être compris, c’est de tout cela dont il fut question au cours notamment des « Lundi de la culture ». C’est de tout cela, dont le champ culturel, au sens large du terme, avait manifestement un grand besoin. Rappelons que ces questionnements dépassent largement la ville de Toulouse, qu’ils sont au cœur des préoccupations nationales, voire internationales, depuis quelques années. Mais que cela soit à ce point mis en débat public sur un territoire, est une expérience rare qui ne s’achèvera pas, espérons-le, avec la fin des Assises de la culture.
Noter ensuite deux conditions importantes pour la réussite de cette démarche : le temps et la diversité des approches. Certaines villes ont réalisé des Assises concentrées sur une journée, temps fort participatif plus marqué par le souci de communication que celui de la réflexion. L’acceptation de la durée – qui paraîtra sans doute longue à certains, trop courte à d’autres - fut à mes yeux essentielle, pour pouvoir multiplier les sources d’information et de dialogue (rencontres individuelles, collectives, publiques et privées...), croiser les points de vue, ouvrir une diversité de chantiers et d’approches, associer d’autres élus, des représentants d’associations, des enseignants, des artistes... Elargir le champ pour écouter, expliquer, s’expliquer, comprendre, et laisser enfin mûrir la réflexion et formuler un projet partagé ; bref, pour instaurer un nouveau rapport avec les différents acteurs concernés, six mois, ce ne fut pas de trop ! De plus, aborder l’avenir de la vie culturelle de la cité en ouvrant le débat à la plus grande diversité des points de vue, des artistes professionnels aux militants associatifs de quartier, des universitaires aux travailleurs sociaux, des élus aux responsables économiques… c’était indiquer, dans la démarche même, que le projet culturel en gestation aurait à les concerner tous. La diversité culturelle est à l’ordre du jour, sans que l’on sache toujours très bien ce que recouvre cette notion : il était essentiel de la faire vivre, dès le départ de cette nouvelle étape de la politique culturelle de la ville.
Observer enfin qu’avec la fin des Assises de la culture, bien entendu, tout commence ! Il faut maintenant agir et c’est, évidemment, dans l’action même que ces rencontres prendront leur sens définitif. Le pouvoir politique a le devoir de choisir entre plusieurs possibles, parfois entre des intérêts contradictoires. Cette responsabilité commence dès la rédaction et la publication du présent projet, texte fondateur et de référence désormais public. Notons que très peu de collectivités se sont dotées d’un tel document qui restera comme point de référence commune à l’ensemble des acteurs de la vie culturelle toulousaine. A chacun de s’en emparer, non pour en faire un dogme mais pour s’en servir comme point d’appui pour les activités futures. Pour que ces Assises soient une réussite durable, puisque ce terme est à l’ordre du jour, il faudra mettre en œuvre ce projet de manière cohérente, à la fois innovante et réaliste, ne rien céder de la qualité des relations établies au cours de ces semaines de dialogue, ni du sens toujours réaffirmé d’une action artistique et culturelle volontaire. A chacun d’y prendre sa part, puisque ce projet n’est pas seulement le projet « de » la ville, mais bien « pour » la ville et ses habitants . Bel horizon en vérité !
Pour ma part, je garderai un œil sur la Garonne… » JGC