Pour Robert Abirached
Pour Robert Abirached. (qui nous a quittés ce 14 juillet 2021)
Au décès d'un ami, les images se bousculent… Souvenirs de réunions dans son bureau de directeur du théâtre au ministère de la culture, avec Augusto Boal, âpres négociations… ses interventions sur l'éducation artistique dans plusieurs rencontres de l'ANRAT (association nationale théâtre et éducation) que je dirigeais et qu'il avait soutenu dès sa création… notre collaboration à l'édition des quatre tomes sur l'histoire de "la décentralisation théâtrale" (Actes sud Papiers) qui demeurent une référence… la préface qu'il accorda à mon livre "Théâtre, éducation, jeunes publics : un combat peur en cacher deux autres" (Lansman)… l'hommage à Philippe Avron, notre ami commun, à la Maison Jean Vilar… son intérêt pour Jacques Lecoq dont il reconnu, avant bien d'autres, l'importance sur le théâtre contemporain… et ces très nombreux moments plus personnels, à Avignon, à Limoges, à Paris dans son petit bureau ou dans son restaurant chinois familier… très récemment encore un déjeuner, un coup de fil, des messages… Robert fut pour moi, comme pour tant d'autres, une rencontre essentielle, franche, sans concession, parfois bouillante et excessive mais toujours sincère et fidèle. Bref, une amitié profonde née de combats communs et d'intérêt marqué plus pour les personnes que pour les idéologies ou les postures. Cet homme-là manquera au monde théâtral. Cet homme-là manquera, oh combien, à ses amis !