Salut à Philippe Tiry
Notre grand ami Philippe Tiry, directeur-fondateur de l’ONDA (Office national de diffusion artistique) nous a quittés dimanche dans sa maison de Lestiou. Si vous cherchez une photo de lui sur Google… vous n’en trouverez pas ! Philippe était un homme de l’ombre, de ces grands capitaines du théâtre et du spectacle vivant qui, tout au long de sa vie, aura travaillé pour les autres. « Il faut des ânes pour porter les prophètes » disait-il, se situant avec plaisir et conviction du côté des ânes. Au service du théâtre et de la création, il le fut avec Jacques Fabbri, à Aix-en-Provence, puis à la direction de la Maison de la culture d’Amiens, enfin à l’ONDA pendant 20 ans, accompagnateur d’innombrables artistes et compagnies théâtrales, en France et en Europe. Combien lui doivent un soutien, une aide, une affection et un regard, un encouragement…
Lorsqu’un jour, je suis passé le voir rue de la Chaussée d’Antin pour lui demander s’il ne connaissait pas un lieu dans lequel nous pourrions installer un petit bureau pour notre association théâtre et éducation, il m’emmena dans l’instant visiter les deux bureaux qui allaient se libérer : « tu peux te mettre là » me dit-il ! De ce jour, nous sommes restés ensemble plusieurs années, à l’abri de son sourire, de sa gentillesse, de son ouverture permanente qui se manifestait principalement au moment des repas. La « cuisine » de l’ONDA était devenue avec lui le haut lieu de la construction de projets et des rencontres amicales et artistiques. Quel autre directeur serait capable d’arriver un matin en métro, portant avec lui l’immense casserole dans laquelle il avait fait cuire un lapin pour son équipe ?
Retiré depuis plusieurs années dans sa maison de Lestiou, dans le Loir et Cher, il continuait de nous recevoir avec enthousiasme et se tenait au courant des évolutions du monde théâtral et culturel. Notre dernière conversation avait porté sur les « Carnets de Philippe Avron », qu’il venait de lire…
S’il faut des ânes pour porter les prophètes, il faut des tuteurs pour permettre aux jeunes pousses de s’élever. Philippe fut pour nous un « tuteur culturel » formidable. Merci Philippe !