Une vie de ministre (2)
1/ Je ne partage en rien la charge avancée par l’extrême droite sur la soi-disant « apologie » de Frédéric Mitterrand des pratiques douteuses qu’il évoque dans son livre, et je ne suis pas dupe de la manœuvre nauséabonde qu’elle représente.
2/ Je ne partage pas plus le tir à vue opéré par quelques responsables du PS qui dégainent d’abord, réfléchissent ensuite (quand ils réfléchissent !), je ne suis pas dupe de la manœuvre politique qu’ils tentent d’opérer.
3/ Pour autant, je dois à la vérité de dire que j’avais ressenti un malaise à la nomination de ce ministre, réitéré lors de sa prise de position rapide et émotive sur l’arrestation de Roman Polanski.
Ce malaise venait effectivement de la référence à son livre, que je n’ai pas lu (pas plus que la plupart des gens qui l’évoque aujourd’hui) mais dont j’avais été saturé de communication lors de sa sortie. Je me souviens parfaitement, en effet, avoir été totalement agressé par la présence de l’auteur dans de très (trop) nombreuses émissions de télévision, venu vendre son ouvrage en parlant, forcément, beaucoup de cet épisode de sa vie et de sa sexualité problématique. J’ai le souvenir de m’être dit alors : « ils veulent tant me le vendre que je ne lirai pas ! » Ce qui fut fait !
On peut s’interroger dans cette affaire sur la nature de la « promo » littéraire dans les émissions grand public, qui font que même mon voisin paysan en Anjou connaissait l’auteur, non pour ce qu’il avait écrit mais pour ce qu’il en avait retenu de ses passages à la télé. La machine médiatique a ses revers, nombreux et parfois brutaux. La preuve ici !
Pour le reste, on pourra parler et discuter largement de la politique menée par ce qui reste du ministère de la culture dans notre pays. Mais c’est une autre affaire !