Salut à Georges Michel
Je ne voudrais pas tranformer ce blog en carnet nécrologique, mais la vie est ainsi faite que les départ s'accumulent et méritent, chacun, un salut fraternel. Dernier en date, appris par hasard dans un journal du soir, le décès de Georges Michel "horloger écrivain". Lorsque j'ai connu Georges, dans les années 70, il était horloger dans le bas de la rue de Belleville et venait chaque dimanche avec sa femme faire le marché sur la Place des Fêtes. Nous nous retrouvions pour un appéro rituel au Belvédère... Personnage hors norme, autodidacte, pendant dix ans il s'était mis à écrire des pièces de théâtre dans son arrière boutique. Jusqu'au jour où une amie fit part à Jean-Paul Sartre de cette situation et permis la rencontre entre les deux hommes, liés ensuite d'une longue amitié. Georges a raconté cela dans un livre publié après la mort de Sartre : " Mes années Sartre, Hachette, Paris, 1981." Voir itw sur le site de l'INA
Il se fit connaître au théâtre par la publication et la réalisation de plusieurs pièces "Les Jouets", "La promenade du dimanche", "L'Agression" "Un petit nid d'amour"... qui furent jouées notamment au TNP. Nous avions rêvé un temps ensemble d'ouvrir un lieu alternatif de spectacle, sans y parvenir. Il le fit donc seul, avec un ami à lui, ce fut "La cour des Miracles" au pied de la tour Montparnasse, restaurant theatre qui connu son heure de gloire. Il ne cessait pas d'écrire entre deux réparations de montres, y compris dans sa dernière boutique à Montparnasse où je passais le voir de temps en temps. Mais il ne concevait l'écriture que pour la scène et le jeu, mais aussi pour l'engagement. N'étant plus joué, et voyant le théâtre se tourner vers le spectacle et la starisation croissante, il cessa d'écrire et se tourna vers la peinture...
Nous nous étions perdu de vue depuis quelques années... avec regret.
A ma connaissance, pas un journal n'a rendu compte de son décès...
Salut Georges !