Olivier Py, viré de l’Odéon
Voilà, c’est fait, il est viré ! Circulez, il n’y a rien d’autre à voir !
Voici bien longtemps que la logique, la rigueur et la transparence ne font plus partie des éléments de réflexion qui amènent l’Etat à nommer, ici ou là, tel artiste à la tête d’un établissement national. Dernier exemple donc, Olivier Py vient d’apprendre de la bouche même du ministre de la culture qu’il ne serait pas reconduit l’an prochain à la direction du Théâtre de l’Odéon. Il sera remplacé par Luc Bondy.
La question n’est évidemment pas de savoir si son bilan est positif ou pas, s’il méritait de poursuivre, quelques temps encore, la mission qui lui avait été confiée, si le Conseil d’administration avait quelques griefs à lui opposer (il semble qu’un large accord ait été exprimé il y a peu par celui-ci)… Il n’y a bien entendu aucune raison objective à cette décision, si ce n’est le fait du Prince. Je veux, j’exécute, je nomme, je licencie…
Et le suivant, sans état d’âme sans doute, heureux de cette promotion, prend évidemment le risque de se trouver remercié à son tour sans préavis et sans raison dans quelque temps. D’autant que la limite d’âge pour la direction d’un théâtre national est de 65 ans, il ne devrait donc tenir qu’un ou deux ans… A moins que la loi elle-même ne soit adaptée… Qui sait !
Disons simplement que cette manière de faire est plus que détestable, insupportable aujourd’hui. Combien de colloques et séminaires sont organisés chaque année sur le thème de « l’évaluation » des politiques culturelles, rappelant à longueur d’année que les critères de jugement, de nomination, sont parties intégrantes de la dimension démocratique d’un projet culturel et de la légitimité même de ceux qui en ont la charge. Bavardages ! Que signifie donc ce terme barbare de « démocratie » ? La culture, pour eux, c’est comme la préfectorale ! Le Pouvoir décide. Basta ! Ce n'est pas vraiment nouveau. C'est toujours aussi triste !
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