L’art nous force à être libres !

Publié le par JGC

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Débat sérieux et attentif lundi dernier à la Maison des métallos, pour la 5e rencontre « La Bataille de l’imaginaire » sur le thème « La culture, ce n’est pas pour moi ! » avec la participation de Serge Saada (auteur de « Et si on partageait la culture ? » aux éditions de l’Attribut), Géraldine Benichou, metteuse en scène et Bruno Péquignot, professeur à l’Université de Paris III. Quelques idées retenues par l’animateur… c’est-à-dire le moins bien placé pour prendre des notes !

L’idée principale, au fond, serait de nous méfier… de nous-mêmes, de nos a priori, de nos préjugés sur « les publics » que l’on dit éloignés, empêchés, mal à l’aise à la fois dans les structures culturelles, mais aussi et surtout devant les œuvres d’art qui les « dérangent ».

Qui sont-ils ces « exclus » de la culture, sinon parfois nous-mêmes, qui ne savons pas que « cela » existe, qui n’avons pas eu l’occasion d’une rencontre, d’un « croisement » avec des œuvres, qui ne ressentent d’ailleurs aucun « manque » d’art ou de culture, n’ayant jamais éprouvé ni le besoin, ni le plaisir de la chose ?

Mais alors, comment favoriser la rencontre, comment créer des « passerelles » entre la culture « officielle » et celle de « l’autre ? » Comment sortir de la confusion entre art, culture et loisirs ? Comment faire vivre réellement la « diversité » des points de vue et des approches ?

Comment accepter que l’on n’aime pas… Mozart, Picasso… ou Boulez ? Il ne suffit pas « d’expliquer », mais trouver les chemins d’une véritable « médiation ».

Une des pistes de travail, c’est évidemment d’inventer des formes de rencontres originales : dans les bistrots, dans les gares, dans les hôpitaux, aller vers « les gens », les écouter autant que leur parler, travailler avec eux plus que pour eux, se nourrir de leurs paroles singulières et inventer, ensemble, des formes esthétiques… C’est ce que fit tout un courant de travail culturel dans notre pays depuis des années, de Jean Hurstel en Lorraine à Georges Buisson et Alain Grasset à Bobigny et au TEP, en passant par Augusto Boal et son « théâtre de l’opprimé »… et tant d’autres ! Ce que fait aujourd’hui Géraldine Benichou en se déclarant « non-artiste » face au « non-pubic ».

Affirmant que « l’art nous force à être libre », Brunon Péquignot rappelle la question de « l’insécurité » culturelle que provoque des formes nouvelles, le droit de ne pas aimer, la gène profonde d’être dérangé dans des habitudes, dans des représentations, la peur de découvrir, la déstabilisation… autant d’éléments qui freinent la démarche culturelle dans le rapport aux œuvres d’art. D’où l’importance de la conception de la culture comme « travail », comme attitude, comme aptitude à acquérir… dans la plus grand respect et la liberté laissée à chacun de se situer. D’où la question récurrente de la formation et de l’éducation….que nous aborderons lors de la prochaine rencontre prévue le  lundi 12 décembre sur le thème d’actualité : « Quelle place pour l’éducation artistique et culturelle dans les projets politiques ? ». A vos agendas !

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D
<br /> <br /> absolument stimulant , on est dans le public , tous à un moment "à part" ou "inclus" , une vraie théorie des ensembles ... ce dernier mot revient bienà inventer  toujours de nouvelles formes<br /> d'être ensemble , de partager ou de confronter les points de vue et les plaisirs liés à la perception des oeuvres et du spectacle vivant ! méfions nous de nous mêmes !!!<br /> <br /> <br /> <br />
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