PETITE POSE
Bien sûr, il y a les élections présidentielles, les enjeux politiques, les questions culturelles, la mondialisation, les nouvelles technologies, les sans papiers, les sans logis, les sans travail… J’en ai parlé et j’en reparlerai. Mais aujourd’hui, petite pose !
Deux mots sur une rencontre extraordinaire organisée en fin de semaine dernière. Imaginez, une colonie de vacances au coeur des Pyrénées, dans les années 50/60, tenu par un couple de pédagogues hors du commun. Le directeur, Michel Grubert, ancien typographe juif et militant communiste autrichien, avait quitté Vienne le jour de l’Anchluss par la montagne, pour arriver en France ne parlant pas un mot de notre langue, accueilli par les Auberges de jeunesse. A la fin de la guerre, ils ouvrent une maison d’enfants pour y recueillir les enfants des parents juifs déportés. Ils s’installent enfin à Argelès-Gazost pour y diriger, jusqu’au début des années 80 « L’Isard Blanc ».
C’est là que je fis mes premiers pas d’animateur, en 1965. 17 ans à peine ! Cette photo en témoigne…
Deux mots sur une rencontre extraordinaire organisée en fin de semaine dernière. Imaginez, une colonie de vacances au coeur des Pyrénées, dans les années 50/60, tenu par un couple de pédagogues hors du commun. Le directeur, Michel Grubert, ancien typographe juif et militant communiste autrichien, avait quitté Vienne le jour de l’Anchluss par la montagne, pour arriver en France ne parlant pas un mot de notre langue, accueilli par les Auberges de jeunesse. A la fin de la guerre, ils ouvrent une maison d’enfants pour y recueillir les enfants des parents juifs déportés. Ils s’installent enfin à Argelès-Gazost pour y diriger, jusqu’au début des années 80 « L’Isard Blanc ».
C’est là que je fis mes premiers pas d’animateur, en 1965. 17 ans à peine ! Cette photo en témoigne…
Quarante années plus tard, suite au décès du directeur, l’envie de nous retrouver : anciens animateurs et enfants. Merci Internet, le tamtam électronique. Une réunion s’organise, plus de 70 participants. Grande émotion. Certains n’ont «pas changé», même regard, même rapport au monde… D’autres sont méconnaissables. Parents, grands parents, retraités… Profs, employés, banquiers, Enarques, musiciens…
Tous ont en commun un souvenir impérissable de ce petit lieu de montagne. On se souvient des fleurs, de l’arbre, du lit, du dortoir, des odeurs, des jeux, du chauffage, des randonnées en montagne, du gâteau au chocolat, de la piscine, de la cage à singe, des chansons…
Nathalie a apporté son carnet avec toutes les chansons que je lui faisais chanter. Elle les apprises à ses propres enfants… Pascale se souvient d’une de mes premières chansons, que j’avais moi-même oubliée…
Maud me montre une photo d’enfance avec moi, qu’elle a gardé précieusement…
Grande leçon, en vérité, que ces retrouvailles, sur l’importance de l’enfance, de l’éducation, des éducateurs, et sur les traces indélébiles que cela inscrit dans les esprits, dans les corps et dans les mémoires. On se demande parfois à quoi tout cela peut bien servir. Enseigner, éduquer, arroser sans jamais voir la fleur s’épanouir… Et pourtant !
Souvenons-nous de nos propres expériences d’enfance ou d’adolescence avant d’aller plus avant dans les théories sur l’éducation artistique et culturelle. N’oublions jamais l’importance structurante de ces « premières fois ». Hors de cette mémoire, tout le reste ne serait que bavardage !