Comédie(s) françaises(s) suite
Ira, ira pas à Bobigny ? La valse-hésitation concernant le parachutage de la Comédie Française à Bobigny continue. Résumé des épisodes précédents : début octobre une conférence de presse annonce la venue de la Comédie Française à la Maison de la Culture de Bobigny (MC93). Le directeur de la-dite Maison de la culture s’offusque, il n’a même pas été consulté. Pataquès ! La Troupe de la Comédie rédige et signe un texte « Nous n’irons pas à Bobigny », refusant la prise d’assaut autoritaire qu’on leur propose. Le ministère de la culture tente de calmer le jeu, propose un médiateur – Bernard Faivre d’Arcier – pour recoller les morceaux. Il y a quelques jours, Muriel Mayette, administrateur de la Comédie affirme dans le journal Le Monde « Bobigny, c’est fini ! », l’affaire est trop mal embouchée, nous n’irons pas ! Aussitôt, la ministre, qui se souvient qu’elle est ministre, convoque la dite administrateur (trice ?) à son retour de tournée « à sa descente d’avion » pour lui signifier que l’affaire n’est pas close. Hier, dans Le Monde, nouvel article pour confirmer que la Comédie irait bien à Bobigny. Le débat se poursuit… Voilà pour les faits !
Et maintenant, comme cela s’apprend dans toutes les bonnes écoles de journalisme, les commentaires…
1/ Que l’affaire soit menée en dépit du bon sens, dans une communication foireuse au possible, en dit long sur l’état du milieu actuel…
2/ Si on en doutait encore, que la décision finale semble imposée par la ministre elle-même, malgré le refus (apparent) de la troupe et du milieu théâtral, en dit long sur la nature de ce projet, qui n’a rien de théâtral mais tout de politique. C’est bien un « coup » politique et médiatique que l’on tente de mener : imposer, non un élargissement des missions de la Comédie Française – elle pourrait parfaitement travailler en banlieue sans OPA sur ce théâtre - mais bien une image nouvelle de la banlieue que l’on souhaite construire aux forceps, enfin investie par l’Institution théâtrale la plus « noble » et la plus centralisée qui soit !
3/ Ce faisant, c’est l’histoire même de la « décentralisation théâtrale » que l’on enterre (une fois de plus), signifiant que tout le travail mené à Bobigny (et au-delà) – qui n’est pas exempt de critique, bien sur – serait à passer par pertes et profits ! Au fond, c’est le mépris qui domine une fois de plus pour le travail mené en banlieue, articulé sur cette fausse idée qui se répand actuellement comme de la poudre « la démocratisation culturelle est un échec », il faudrait donc revenir au fondamentaux, et pour le théâtre, ce sera la Comédie Française.
4/ On se met à rêver aussitôt à ce que pourrait être une proposition alternative. Par exemple : tournée obligatoire de la Comédie Française dans toutes les grandes villes de France et en banlieue et, dans le même temps, accueil à la Salle Richelieu (ainsi libérée) de spectacles montés ailleurs… Ouverture de la salle Richelieu aux ex-rencontres de la Villette, tournées vers les arts urbains de la parole et du geste… Rap, slam…
Bref, articuler un véritable brassage des cultures, du centre vers la périphérie, mais aussi de la périphérie vers le centre…
Beau projet, n’est-il pas ?
La suite au prochain épisode !
Et maintenant, comme cela s’apprend dans toutes les bonnes écoles de journalisme, les commentaires…
1/ Que l’affaire soit menée en dépit du bon sens, dans une communication foireuse au possible, en dit long sur l’état du milieu actuel…
2/ Si on en doutait encore, que la décision finale semble imposée par la ministre elle-même, malgré le refus (apparent) de la troupe et du milieu théâtral, en dit long sur la nature de ce projet, qui n’a rien de théâtral mais tout de politique. C’est bien un « coup » politique et médiatique que l’on tente de mener : imposer, non un élargissement des missions de la Comédie Française – elle pourrait parfaitement travailler en banlieue sans OPA sur ce théâtre - mais bien une image nouvelle de la banlieue que l’on souhaite construire aux forceps, enfin investie par l’Institution théâtrale la plus « noble » et la plus centralisée qui soit !
3/ Ce faisant, c’est l’histoire même de la « décentralisation théâtrale » que l’on enterre (une fois de plus), signifiant que tout le travail mené à Bobigny (et au-delà) – qui n’est pas exempt de critique, bien sur – serait à passer par pertes et profits ! Au fond, c’est le mépris qui domine une fois de plus pour le travail mené en banlieue, articulé sur cette fausse idée qui se répand actuellement comme de la poudre « la démocratisation culturelle est un échec », il faudrait donc revenir au fondamentaux, et pour le théâtre, ce sera la Comédie Française.
4/ On se met à rêver aussitôt à ce que pourrait être une proposition alternative. Par exemple : tournée obligatoire de la Comédie Française dans toutes les grandes villes de France et en banlieue et, dans le même temps, accueil à la Salle Richelieu (ainsi libérée) de spectacles montés ailleurs… Ouverture de la salle Richelieu aux ex-rencontres de la Villette, tournées vers les arts urbains de la parole et du geste… Rap, slam…
Bref, articuler un véritable brassage des cultures, du centre vers la périphérie, mais aussi de la périphérie vers le centre…
Beau projet, n’est-il pas ?
La suite au prochain épisode !