Quand Libé fait Forum
Ces trois jours au Théâtre des Amandiers à Nanterre, un « forum » du journal Libération intitulé « Vive la culture ». Des semaines déjà que le quotidien fait une pub pour annoncer la chose, puis le programme constitué de nombreux temps d’échanges avec, à chaque fois, deux intervenants « connus ». Toujours friand de débats et d’intelligence du monde, je m’y rends donc avec intérêt. Premier constat : peu de monde, malgré le matraquage publicitaire, avec la ministre de la culture sur le plateau la salle n’est pas pleine, ni aucune des salles suivantes. Quel enseignement : une mauvaise date, un mauvais « casting », un thème dont tout le monde se fout ? Mystère ! Les trois à la fois sans doute !
Second constat, la superficialité profonde (beau collage) des organisateurs et animateurs : des débats bâclés, des introductions faciles, aucune relance ni maîtrise des enjeux et des discussions, bref un amateurisme confondant ! On en sort au mieux en rage, au pire déprimé.
Le débat sur l’éducation artistique entre Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale, et Sandrine Mazetier, députée en charge de l’éducation au Parti socialiste est d’une tristesse inouïe, à peine réveillée par quelques enseignants manifestants dans la salle contre les réformes en cours. Aucune analyse véritable des enjeux, aucune relance possible devant les manipulations de chiffres du ministre, lorsqu’il affirme dépenser près de 2 milliards d’euros pour l’éducation artistique (incluant dans ce chiffre les salaires des profs de musique et d’arts plastiques mais sans le dire vraiment ! Pourquoi pas quelques milliards de plus en ajoutant les profs de français qui font de la poésie ou ceux de langue qui travaillent sur le théâtre anglais ou espagnol ?) Rien sur la pédagogie de projet ! Rien sur les diminutions considérables du programme « transmission » du ministère de la culture qui contredit toutes les prétentions de l’éducation nationale. Rien sur la philosophie même de « l’histoire des arts » comme élément principal ! Un débat nullissime, alors qu’il y avait dans la salle une bonne quinzaine de spécialistes qui auraient pu dire quelques mots utiles sur le sujet !
Autre débat, sur « décentralisation, qui détient les clefs du coffre ? » avec Jean-Jacques Queyranne et Patrick Braouzec, personnalités estimables et sympathiques. Vingt cinq participants perdus sous un chapiteau… Une introduction à peine ébauchée par le journaliste de Libé qui se demande s’il existe en région, des gens compétents pour juger de la chose artistique ! Personne ne relève. Et va sur la grande confusion entre l’art et la culture, ne se questionnant que sur la question de la répartition financière, sans s’interroger un instant sur le sens d’une décentralisation possible, sur l’apport d’une véritable politique de proximité… Bref, le vide sidéral de la pensée, le manque de préparation, l’incapacité à mener une problématique… A pleurer ! Et l’on vous dira sans doute que ce fut un grand moment, un succès public et un thème essentiel. N’en croyez rien. J’y étais !
Et pendant ce temps-là, la France prend 4 buts face à la Hollande ! Cela n’a rien à voir.
Et le Ville de Toulouse mène une grande consultation intitulée les « Assises de la culture », mouvement passionnant qui s’engage avec une nouvelle municipalité pleine d’enthousiasme. Une série de rencontres thématiques qui devraient aboutir à une nouvelle politique annoncée d’ici la fin de l’année. A suivre avec intérêt !
Second constat, la superficialité profonde (beau collage) des organisateurs et animateurs : des débats bâclés, des introductions faciles, aucune relance ni maîtrise des enjeux et des discussions, bref un amateurisme confondant ! On en sort au mieux en rage, au pire déprimé.
Le débat sur l’éducation artistique entre Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale, et Sandrine Mazetier, députée en charge de l’éducation au Parti socialiste est d’une tristesse inouïe, à peine réveillée par quelques enseignants manifestants dans la salle contre les réformes en cours. Aucune analyse véritable des enjeux, aucune relance possible devant les manipulations de chiffres du ministre, lorsqu’il affirme dépenser près de 2 milliards d’euros pour l’éducation artistique (incluant dans ce chiffre les salaires des profs de musique et d’arts plastiques mais sans le dire vraiment ! Pourquoi pas quelques milliards de plus en ajoutant les profs de français qui font de la poésie ou ceux de langue qui travaillent sur le théâtre anglais ou espagnol ?) Rien sur la pédagogie de projet ! Rien sur les diminutions considérables du programme « transmission » du ministère de la culture qui contredit toutes les prétentions de l’éducation nationale. Rien sur la philosophie même de « l’histoire des arts » comme élément principal ! Un débat nullissime, alors qu’il y avait dans la salle une bonne quinzaine de spécialistes qui auraient pu dire quelques mots utiles sur le sujet !
Autre débat, sur « décentralisation, qui détient les clefs du coffre ? » avec Jean-Jacques Queyranne et Patrick Braouzec, personnalités estimables et sympathiques. Vingt cinq participants perdus sous un chapiteau… Une introduction à peine ébauchée par le journaliste de Libé qui se demande s’il existe en région, des gens compétents pour juger de la chose artistique ! Personne ne relève. Et va sur la grande confusion entre l’art et la culture, ne se questionnant que sur la question de la répartition financière, sans s’interroger un instant sur le sens d’une décentralisation possible, sur l’apport d’une véritable politique de proximité… Bref, le vide sidéral de la pensée, le manque de préparation, l’incapacité à mener une problématique… A pleurer ! Et l’on vous dira sans doute que ce fut un grand moment, un succès public et un thème essentiel. N’en croyez rien. J’y étais !
Et pendant ce temps-là, la France prend 4 buts face à la Hollande ! Cela n’a rien à voir.
Et le Ville de Toulouse mène une grande consultation intitulée les « Assises de la culture », mouvement passionnant qui s’engage avec une nouvelle municipalité pleine d’enthousiasme. Une série de rencontres thématiques qui devraient aboutir à une nouvelle politique annoncée d’ici la fin de l’année. A suivre avec intérêt !