Palme d'or

Publié le par JGC


Quel déferlement ! La Palme d’Or du Festival de Cannes au film tourné avec des élèves du Collège Dolto dans le XXè, à deux pas de chez moi. Et toute la presse qui s’y précipite, retour triomphal des acteurs, journaux télévisés, première page de Libé, on annonce même la venue du Président de la République. Et le Pape, rien ?
Ne boudons pas notre plaisir, partagé avec eux : belle aventure, beau résultat, belle image d’une activité artistique menée avec des adolescents dits « en difficulté ». Belle relation entre les enseignants concernés (ou pas) et l’équipe artistique. Conséquence forte sur tout l’établissement, tout le quartier sans doute, les familles, les voisins… Bravo !

Petit rappel cependant nécessaire :

1/ des aventures de ce type, il en existe des centaines dans de très nombreux établissements. Ce sont les projets artistes et culturels menés en partenariat par des enseignants et des artistes, permettant à leurs élèves de vivre des expériences d’expression très variées. Elles n’aboutissent pas toutes (heureusement) à la dimension professionnelle voulue ici, mais provoquent au plus intime de chacun des évolutions sans doute aussi importantes. Ce sont ces activités qui manquent cruellement de reconnaissance, de temps, d’espace et de crédits pour se poursuivre et se développer. Vous souvenez-vous de la fable de l’arbre qui cache la forêt ?

2/ la surmédiatisation de la Palme d’Or appelle la plus grande vigilance et la plus grande prudence dans la gestion du phénomène. Non, les élèves concernés ne sont pas des stars ; non, ils ne deviendront pas tous comédiens ou vedettes de cinéma ; oui, on verra peut-être grossir les inscriptions dans les ateliers théâtre ou cinéma, et ce peut être une bonne chose, comme la « Star Academie » avait rempli un temps les conservatoires et les cours de chant. Et après ?
La question de l’éducation artistique et culturelle est plus complexe que cela, nous avons déjà eu l’occasion d’en parler si souvent….

3/ Ne pourrait-on suggérer que dans chaque établissement scolaire, dorénavant, une « Palme » soit remise au plus beau projet artistico/pédagogique par un jury composé d’enseignants, d’élèves, de parents et d’artistes ? La cérémonie filmée par l’atelier vidéo, avec montée des marches (de l’estrade) serait disponible sur le site télévisé internet de l’établissement… Cela remplacerait la traditionnelle fête de fin d’année et se terminerait par une « teuf » géante dans le gymnase ou dans la cour, ouverte à tous les habitants du quartier… Je rêve ?


PS : Dans le grand chambardement des réflexions et prises de position sur la politique culturelle, je signale l'initiative des Editions de l'attribut qui lancent un Manifeste "Ne laissons pas mourir l’action culturelle et solidaire sous Sarkozy !"
Plusieurs centaines de signatures en quelques heures et une manifestation prévue à l'automne. A vos clavier

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J
Oui la palme est une heureuse chose  d'abord parce qu'il semble que ce soit un très bon film. Ensuite parce qu'il s'agit d'un film politique au vrai sens du terme, si j'ai bien lu les papiers de la critique un peu spécialisée.Cela doit être un outil pour ceux qui, comme nous, militent pour les expériences artistiques en vraie grandeur dans les établissements scolaires entre artistes, élève set enseignants. L'Arbre à palme doit permettre de parler de la forêt de ces projets menacés : demandons à Laurent Cantet et son équipe de rejoindre sans tarder le Manifeste et nos Appels. Une fois informé sérieusement, je pense qu'il acceptera.Jean-Claude Lallias 
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