Charte des artistes
Les artistes, les responsables culturels, se trouvent en permanence sommés de justifier leur existence, plus encore lorsqu’ils revendiquent quelques deniers publics pour mener leurs actions. Cette injonction est particulièrement vive aujourd’hui, dans notre pays. Le hasard fait que nous parvient à cet instant une « Charte des responsabilités des artistes » éditée au Brésil. Texte latino-américain à valeur universelle, contribution au débat. Il commence ainsi :
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“Le vrai devoir de l’artiste c’est celui de sauvegarder le rêve”, nous dit Modigliani. Et le rêve, dans un monde devenu marchandise, se rend lui-même mercantile. Rêve de consommation, d’un avoir en tant
que synonyme de bonheur. Bien loin du rêve préconisé par Modigliani. Rêve d’artiste, d’un art qui entraîne le dévoilement d’un monde et la création d’un autre, comme le souhaitait Octavio Paz. C’est bien dans ce monde de plus en plus disproportionné, rempli d’inégalités et dépourvu de charmes, que l’artiste se doit de relever le défi de son réenchantement. Ce qui veut dire tout mettre en oeuvre afin de transformer la société par le truchement de l’art, en cherchant à faire marcher ensemble Don Quichotte et Sancho Pança: un rêve bien ancré sur le réel. L’art c’est le lieu par excellence de la subjectivité et de la création, en procurant la possibilité à tous ceux qui s’en approchent de changer leur vision du monde.
Serait-il possible de rêver d’un monde poétiquement habitable? Un monde qui ne serait plus aride? Un monde dégagé de la violence et des fondamentalismes, où les hommes s’entre-tuent? Un monde qui ne se laisse pas faire par l’âpreté du gain, du profit, et où la liberté et la paix soient le patrimoine le plus prisé de la vie? Un monde qui ne rende pas le prochain, ni soi-même, une “chose”? Nous indiquons les chemins, mais nous n’avons pas de réponses toutes faites…."
que synonyme de bonheur. Bien loin du rêve préconisé par Modigliani. Rêve d’artiste, d’un art qui entraîne le dévoilement d’un monde et la création d’un autre, comme le souhaitait Octavio Paz. C’est bien dans ce monde de plus en plus disproportionné, rempli d’inégalités et dépourvu de charmes, que l’artiste se doit de relever le défi de son réenchantement. Ce qui veut dire tout mettre en oeuvre afin de transformer la société par le truchement de l’art, en cherchant à faire marcher ensemble Don Quichotte et Sancho Pança: un rêve bien ancré sur le réel. L’art c’est le lieu par excellence de la subjectivité et de la création, en procurant la possibilité à tous ceux qui s’en approchent de changer leur vision du monde.
Serait-il possible de rêver d’un monde poétiquement habitable? Un monde qui ne serait plus aride? Un monde dégagé de la violence et des fondamentalismes, où les hommes s’entre-tuent? Un monde qui ne se laisse pas faire par l’âpreté du gain, du profit, et où la liberté et la paix soient le patrimoine le plus prisé de la vie? Un monde qui ne rende pas le prochain, ni soi-même, une “chose”? Nous indiquons les chemins, mais nous n’avons pas de réponses toutes faites…."
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