Un "Grenelle de l'éducation artistique" ?
Sous le clavier de François Deschamps, président de Culture et départements, un éditorial consacré aux quelques réflexions ambiantes autour de l'éducation artistique et culturelle. Reprenant quelques informations déjà évoquées ici, il suggère la tenue d'un "Grenelle de l'éducation artistique" :
"...poser le problème d'un seul mammouth ou bien de deux ministères (un gros et un plus petit), c'était envisager la question par le petit bout de la lorgnette... et oublier une fois de plus que dorénavant l'impulsion en la matière vient, le plus souvent, des volontés des collectivités territoriales. Non, c'est à un geste fort, à un « Grenelle de l'éducation artistique » qu'il nous faut appeler (et nous préparer) avec l'ensemble des acteurs concernés : les ministères, les associations représentant les collectivités territoriales (élus et DAC), les représentants des chefs d'établissement et des enseignants, les syndicats d'artistes, le « Forum permanent pour l'éducation artistique », les fédérations de jeunesse et d'éducation populaire, les représentants des parents d'élèves, etc.).
Il convient d'aller au-delà des douze propositions du Haut-Conseil de l'éducation artistique et culturelle (qu'il faut bien sûr prendre en compte, cf. p.77 à 83 du Rapport annuel 2006). Je n'hésiterai pas à reprendre à mon compte les propos de Nicolas Hulot en matière d'environnement : "On n'a plus l'éternité devant nous. L'heure n'est plus au constat, l'heure est à l'action." S'engager dans une réelle généralisation de l'éducation artistique et culturelle (incluant l'école du spectateur, des ateliers de pratique artistique, des résidences d'artistes dans les établissements, etc.) pourrait nécessiter une loi d'orientation, permettant d'éviter de trop gros écarts selon les territoires. Cela suppose des moyens financiers et humains pour que l'Etat retrouve un rôle d'impulsion, des facilités accordées aux enseignants mais aussi aux artistes, et une réelle volonté de partenariat territorial, dans la durée... Sur cette question, on a trop donné jusqu'alors du temps au temps : le temps est venu d'une réelle politique suivie, accompagnée de moyens à la hauteur des ambitions affichées dans les décrets d'attribution des deux ministères concernés...."
Lire l'ensemble de l'édito
Cette proposition vient à point. Il me semble en effet souhaitable et urgent qu'un véritable débat public se tienne sur ces questions qui demeurent marginales (marginalisées) depuis tant d'années et qui relève, je l'ai si souvent indiqué, de la responsabilité partagée (c'est à dire commune) de très nombreux acteurs.
Ajoutons une proposition complémentaire qui serait de créer au plus tôt un "Marly" de l'éducation artistique et culturelle, à savoir l'équivalent de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire qui se trouve à Marly-le-Roi, lieu de mémoire, de coordination, de transversalité entre les différents domaines artistiques, lieu de recherche et de formation des formateurs, seule garantie de la cohérence d'une politique qui ne saurait être totalement balakanisée.
Débattons, débattons... il en sortira bien quelques actes ?
"...poser le problème d'un seul mammouth ou bien de deux ministères (un gros et un plus petit), c'était envisager la question par le petit bout de la lorgnette... et oublier une fois de plus que dorénavant l'impulsion en la matière vient, le plus souvent, des volontés des collectivités territoriales. Non, c'est à un geste fort, à un « Grenelle de l'éducation artistique » qu'il nous faut appeler (et nous préparer) avec l'ensemble des acteurs concernés : les ministères, les associations représentant les collectivités territoriales (élus et DAC), les représentants des chefs d'établissement et des enseignants, les syndicats d'artistes, le « Forum permanent pour l'éducation artistique », les fédérations de jeunesse et d'éducation populaire, les représentants des parents d'élèves, etc.).
Il convient d'aller au-delà des douze propositions du Haut-Conseil de l'éducation artistique et culturelle (qu'il faut bien sûr prendre en compte, cf. p.77 à 83 du Rapport annuel 2006). Je n'hésiterai pas à reprendre à mon compte les propos de Nicolas Hulot en matière d'environnement : "On n'a plus l'éternité devant nous. L'heure n'est plus au constat, l'heure est à l'action." S'engager dans une réelle généralisation de l'éducation artistique et culturelle (incluant l'école du spectateur, des ateliers de pratique artistique, des résidences d'artistes dans les établissements, etc.) pourrait nécessiter une loi d'orientation, permettant d'éviter de trop gros écarts selon les territoires. Cela suppose des moyens financiers et humains pour que l'Etat retrouve un rôle d'impulsion, des facilités accordées aux enseignants mais aussi aux artistes, et une réelle volonté de partenariat territorial, dans la durée... Sur cette question, on a trop donné jusqu'alors du temps au temps : le temps est venu d'une réelle politique suivie, accompagnée de moyens à la hauteur des ambitions affichées dans les décrets d'attribution des deux ministères concernés...."
Lire l'ensemble de l'édito
Cette proposition vient à point. Il me semble en effet souhaitable et urgent qu'un véritable débat public se tienne sur ces questions qui demeurent marginales (marginalisées) depuis tant d'années et qui relève, je l'ai si souvent indiqué, de la responsabilité partagée (c'est à dire commune) de très nombreux acteurs.
Ajoutons une proposition complémentaire qui serait de créer au plus tôt un "Marly" de l'éducation artistique et culturelle, à savoir l'équivalent de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire qui se trouve à Marly-le-Roi, lieu de mémoire, de coordination, de transversalité entre les différents domaines artistiques, lieu de recherche et de formation des formateurs, seule garantie de la cohérence d'une politique qui ne saurait être totalement balakanisée.
Débattons, débattons... il en sortira bien quelques actes ?